Grande Paréi, voie “c’est pas le Pérou”

,
7 novembre 2016 •

Pour profiter des dernières belles journées d’automnes, nous partons grimper à la Grande Paréi. Les températures sont encore agréables ce qui nous permet de grimper encore en altitude. Le massif de la Grande Paréi est une succession de dents rocheuses ne dépassant guère les 200 mètres de haut et s’étalant sur une distance de 500 mètres environ. Les deux dents principales sont marquées de plusieurs voies d’escalade. Le premier secteur, au nord, se nomme “Pudding Blues”. Les voies sont relativement homogènes. Le niveau global ne dépasse pas le TD. Le second secteur, plus au sud, se nomme “Clef au Pâtre”. L’escalade est légèrement moins soutenue que le premier secteur mais elle reste tout de même homogène. Le rocher, des galets plus ou moins gros scellés entre eux par de la calcite, est semblable à celui que l’on trouve sur la mythique Pierra Menta. Celle-ci se trouve d’ailleurs plus au nord sur le prolongement de la ligne rocheuse de la Grande Paréi.
Nous choisissons le secteur “Clef au Pâtre” avec sa voie “c’est pas le Pérou” cotée D+.

credit-2Durant l’approche, au fond le massif de la Vanoise

Après être montés en voiture aux chalets du Mont Rosset, nous abordons la marche d’approche, 1 heure tout au plus, jusqu’au pied du secteur. L’ambiance est magique avec le contraste des sommets enneigés et des pâturages roussis de l’automne.

credit-3Mont Blanc, aiguille de la Nova et pointe de la combe à Neuve

Nous arrivons au pied de la falaise. Un petit air frais nous rappelle que nous sommes belle et bien proche de la saison hivernale. Nous attaquons l’escalade sur ce rocher si caractéristique. Les deux premières longueurs, 5b puis 5c, se déroulent sur une superbe dalle à “knobs” avant d’arriver sur une première vire herbeuse.

credit-4Sortie de la première et superbe longueur en 5b

credit-5Clémence au premier relais de la voie avant le 5c

La troisième longueur, courte et toujours en 5c, permet d’accéder au pied d’un ressaut plus vertical.

credit-1Relais au soleil

La 4ème longueur, longueur clé de la voie, remonte ce ressaut pour arriver sur une seconde vire herbeuse. Pour arriver à bout de cette longueur, il faut, dans la partie inférieure, traverser sur la gauche sur des petites prises afin de trouver un trou rond pour le pied gauche puis monter à la verticale à l’aide de petits carrés pour les doigts. Dans la partie supérieure, sous le relais, il faut monter les pieds au maximum à l’aide d’une bonne prise de main inversée pour chercher le baque salvateur. Le dernier mouvement est physique. La longueur est cotée 6a.

credit-6Sortie de la 4ème longueur

credit-7Ambiance avec le lac de la Portette

credit-8

Les deux dernières longueurs, qui bordent le côté nord de la dent, remontent un magnifique dièdre qui permet d’arriver au sommet de la falaise.

credit-9Le dièdre en 5c

credit-10

credit-11 Sous l’avant dernier relais à l’ombre

Après avoir négociés la dernière longueur facile, nous sortons au soleil sur le sommet. Les deux dernières longueurs, situées dans l’ombre, nous ont légèrement refroidis. La vue du sommet est magnifique, avec d’un côté le massif du Beaufortain, et de l’autre, celui de la Vanoise.

credit-12Mont Blanc, Rognais et Ruitor

credit-14Sommet!

credit-13

Les nuages de la perturbation annoncée avancent à grand pas, il ne faut pas tarder à amorcer la descente. La solution idéale est d’emprunter les rappels de la voie “Clef au Pâtre” en utilisant un relais sur 2. Trois rappels de 50 mètres tout rond permettent de redescendre de la falaise.

credit-15R4 de “Clef au Pâtre”

Rapidement, nous arrivons au pied de la falaise. Il ne nous reste plus qu’à redescendre tranquillement jusqu’à la voiture. Compter environ une petite journée pour faire la boucle, marche d’approche comprise.
Le coin est magnifique. Nous reviendrons sûrement.

credit-16Mont Pourri depuis les alpages du Mont Rosset