Le Grand Bec

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21 juillet 2022 •

Je retrouve Pascal, Fabien et Christophe à Champagny-en-Vanoise. Sans plus attendre, nous prenons la direction du refuge du Plan des Gouilles. L’objectif du lendemain est l’ascension du Grand Bec, sommet cher à Fabien, qui le regarde depuis le bas depuis beaucoup trop d’année. Sabrina, la gardienne du refuge, nous réserve un accueil chaleureux. Elle nous concocte un repas digne. Nous ne mourrons pas de faim ce soir.
Le départ est donné à 3 heures et demi le lendemain matin. Nous remontons les Côtes Vertes de nuit à la lueur de nos frontales. L’énorme moraine qui nous fait face est à peine visible. Les cairns nous montrent le chemin jusqu’au glacier de Becca Motta. Rien à voir avec la carte, le glacier n’est plus qu’une pauvre couverture de glace noire. Ses jours sont malheureusement comptés. Il est jonché de gros blocs qui rendent la progression lente. Une fois au col de la Becquetta, nous visualisons la suite de l’itinéraire. Le glacier de Troquairou est en glace vive et littéralement couper en 2. Une bande de roche moutonnée permet de le traverser dans le sens de sa largeur sans poser un seul pied sur la glace. L’itinéraire envisagé est celui d’une fin de saison car le glacier est trop sec. Nous remontons l’arête rocheuse en rive droite du glacier pour prendre pied sur celui-ci bien plus haut à la côte 3250. Le glacier est bien crevassé mais le passage pour rejoindre la base de l’antécime rocheuse du Grand Bec est aisé. Seulement 30 mètres d’une escalade facile nous sépare du sommet qui, du fait de sa positon géographique centrale, ouvre un panorama à 360 degrés sur toutes les Alpes du Nord. Beaufortain, Mont Blanc, Vanoise, Préalpes, Viso et Oisans sont visibles depuis là haut. La vue est incroyable. L’ascension est brillamment menée car il nous aura fallu peu de temps pour rejoindre le sommet depuis le refuge. La descente est aussi vite avalée. Le passage clé de la descente est la traversée sous le glacier de Troquairou qui déverse quelques cailloux après avoir reçu les premiers rayons du soleil. La vigilance est de mise.
C’est à peine à la mi-journée que nous retrouvons Sabrina au refuge du Plan des Gouilles qui, en guise de récompense, nous sert une bonne bière fraîche. Bravo les gars pour l’ascension. Le prochain objectif se trouve à plus de 4000 mètres d’altitude 😉