Contrairement au Grand Mont, où les douces pentes Est permettent un accès aisé à son sommet, le Mirantin n’a aucun chemin d’accès facile. Est, Ouest, Nord et Sud , tous ses versants sont raides et bordés d’arêtes pour toutes effilées. Longtemps caché par sa petite sœur la Légette, il se découvre au dernier moment et nous pouvons enfin apercevoir notre itinéraire de montée: l’arête qui borde le flanc droit de sa face Est et qui surplombe sa raide et austère face Nord.
Quentin est plus motivé que jamais. Le passage clé de l’arête, des rochers recouverts d’une neige sucre glace, passe plutôt aisément. Une plaquette visé sur le bloc à la sortie du passage permet un assurage optimal. Tout le reste est en neige profonde et la progression est lente mais sûre. Nous atteignons le sommet une heure trente après s’être encordé et avoir mis les crampons. Son sommet est anormalement enneigé. La croix, qui d’habitude est perdue sous la neige, fait face dans toute sa hauteur au soleil. Le vent qui règne ici nous fait plier bagage illico presto. La face sud, dure comme du béton, nous secoue les chaussettes. Les températures du moment ne permettent pas à la pente de décailler.
Nous traversons au pied du Pas de L’Ane à l’abri du vent pour la pause. En face de nous, les couloirs Nord de Vache Rouge nous tentent. Le temps ne nous manque pas, nous suivons l’arête du Pas jusqu’à Vache Rouge dans une ambiance hors du commun. D’un côté, la chape de brouillard recouvre la Combe de Savoie, et de l’autre la visibilité est au plus claire. Le nuage essaye à mainte reprise une incursion du côté du Planay mais rien n’y fait. Nous assistons à ce spectacle hors norme.
La neige dans un des couloirs choisis n’est pas comme nous l’espérions. Ravagée par le vent, elle prend les skis et les emmène où bon lui semble. Les skis bien serrés à l’ancienne semble le bon compromis dans ce carton infâme.
La descente par Grêpet n’est pas non plus très évidente. Le passage successif de skieur en dérapage à créer un sillon de la largeur des skis. Le virage est impossible et la trace légèrement gelée. L’attention est encore de mise. La sortie s’effectue sans problème particulier. Nous filons droit sur la terrasse du Planay avec la récompense ultime le tout face au sommet du jour.
Merci Quentin pour le partage et le bon spirit. A bientôt pour nos nouveaux projets!