Raid à ski dans l’Oberland

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12 avril 2023 •

Après de nombreuses années de report pour différentes causes, nous y sommes enfin. L’Oberland.
Ce massif Suisse aux énormes glaciers nous réserve de belles surprises! Et la première fut le premier jour de ce raid à ski. Après avoir traversé les curieuses rues enneigées de Bettmeralp, nous voici devant le monstre qu’on appelle Aletschgletscher. Figurez vous que de le traverser n’est pas une mince affaire. Il nous aura fallu trouver la faille dans ce vaste labyrinthe jonché de crevasses. Ensuite, la traversée du replat nous aura prit quelques heures dans l’après midi. Nos montres affichent aux moins 10 bons kilomètres. Bref, l’arrivée à Konkordia huette, perchée sur son promontoire, est tout aussi appréciée que la bière du premier jour. La vue de la cabane sur Konkordiaplatz nous permet de prendre la mesure de l’immensité de l’endroit: de vastes glaciers aussi longs que larges entourés de grosses montagnes à plus de 4000 mètres d’altitude. Magique!

(La suite du récit dessous)









Le départ est donné à 6h00 pour mes compagnons et moi. L’idée est de grimper sur la Jungfrau, sommet emblématique du coin, et qui plus est, à plus de 4000 mètres d’altitude. François, Antoine et Grégoire donnent le tempo sur le long plat du début de l’itinéraire. Nous avons en ligne de mire l’objectif de la journée. La longue traversée du Jungfraufirn permet un réveil en douceur et aussi de profiter des couleurs d’un soleil levant. Au bout de quelques heures, nous arrivons au pied de la première difficulté qui n’était pas vraiment prévu. Un court ressaut mixte nous barre le chemin d’accès du Rottalsattel. Quelques coups de crampons et piolets plus tard, nous nous retrouvons au pied de l’effrayante et profonde rimaye. Il faut la négocier avec délicatesse. Nous nous apercevons que la Jungfrau ne sera pas pour aujourd’hui, les pentes terminales qui ouvrent le chemin du sommet sont bleues glaces. Nous nous rabattons sans regret sur un sommet satellite. Le Rottalhorn culmine quasiment à 4000 mètres d’altitude. Nous ne nous attardons pas au sommet et amorçons la descente. Un abalakof permet de franchir la rimaye en rappel. Ensuite, la descente se fait intégralement à ski dans des pentes plus au moins raides. La neige formidable est immaculée de toutes traces. Nous enchainons les courbes comme des gamins en récréation. Le retour à ski à Konkordiahuette se fait facilement grâce aux traces de montée. La remontée des escaliers métalliques à la cabane, dernière difficulté de la journée, passe comme une lettre à la poste tant nous avons des étoiles dans les yeux!

(La suite et fin du récit dessous)




















Des 5 jours prévus ici, nous n’en ferons que 3. La tempête arrive par l’ouest et des vents de 100 km/heure sont attendus. Nous abandonnons les plans initiaux qui étaient de gravir la Mönch et le Finsteraarhorn. Le Grosses Grunhorn sera le sommet du dernier jour. Un 4000 mètres proche du refuge qui comporte une arête rocheuse intéressante. Nous avalons l’Ewigschneefald à un rythme infernal. Le glacier est très crevassé, nous évoluons corde tendue comme une corde de guitare. En 3 heures de temps, nous arrivons au pied de la dernière difficulté: une longue arête mixte pas très dure mais exposée. Nous chaussons les crampons qui nous permettrons d’évoluer dans ce terrain instable. Doucement, nous prenons de la hauteur et le vide se dérobe sous nos pieds. Il faut être focus sur chaque appui, le terrain est piégeux. Au bout d’un long moment, nous rebroussons chemin. Le terrain est trop compliqué et demande trop d’engagement de notre part. Nous nous rendons compte, ensuite, que la désescalade n’est pas si aisée que prévue. il nous faudra autant de temps pour descendre l’arête que de la monter.
Une fois les skis chaussés, nous amorçons la descente du glacier. Certains ponts de neige sont délicats à franchir, il faut rester vigilant. Après quelques virages, nous voilà de retour sur Konkordiaplatz. La dernière étape de la journée consiste à se laisser glisser tranquillement (en poussant un peu quand même sur les bâtons) sur l’Aletscgletscher pour rentrer sur Fiescheralp.
Pour une découverte de l’Oberland, ce fut intense et hyper agréable en compagnie de François, Antoine et Grégoire. Merci les gars de me permettre de vivre des expériences comme celle-ci! Et promis, nous reviendrons!