Avec cette magnifique journée ensoleillée, il fallait être fou pour ne pas sortir les peaux. Après avoir gravi la Grande Journée et ses sommets satellites, je finis par le sommet du Mirantin. Aucune trace dans la pente Nord Est qui descend au col de Cussambon. L’entrée de la pente n’est pas raide, autour des 25° mais la suite est nettement plus raide avec de nombreuses contre pentes. En moyenne, 35° avec des parties à 40°. Je décide de faire un état des lieux.
Coupe simplifiée du manteau neigeux
Une épaisseur totale du manteaux neigeux d’environ 65 centimètres ce qui n’est pas beaucoup pour l’altitude. En effet, je suis à 2400 mètres d’altitude. Les 35 premiers centimètres sont composés essentiellement de grains fins, résultats des dernières chutes de neiges. Il n’a pas neigé depuis longtemps et cette première couche vieille tend à subir une métamorphose de moyen gardien ( les grains grossissent et s’angulent). Puis, il y a la présence d’une croûte de regel de moins d’un centimètre d’épais.
Pour finir, les 35 derniers centimètres sont composés d’énormes grains anguleux (gros sel). Avec des gobelets bien reconnaissables sur la partie haute (gros trou du haut sur la photo juste sous la croûte de regel). Puis des grains moins typés gobelets mais gros malgré tout. Et pour finir, encore des gobelets à la base du manteaux neigeux (deuxième gros trou sur la photo). Les gobelets sont des grains facilement reconnaissable strillés avec une forme en “V”.
Pour conclure, nous avons la présence d’une couche fragile de compétition et qui sera permanente durant tout l’hiver. De plus, cette couche fragile est peu enfouie. En sachant que le skieur impacte sur les premiers 80 centimètres du manteaux neigeux, il y a de fortes chances qu’un skieur puisse la solliciter. Elle pourra également être piégeuse si les prochaines chutes de neige ne dépassent pas environ 60 centimètres. Le nouveau poids de la future couche de neige fraîche ainsi que celui d’un skieur pourra effondrer cette couche fragile. Elle ne sera inoffensive qu’une fois bien enfouie sous beaucoup de neige.
Le BRA indique pour aujourd’hui un risque 2 (limité) sur une échelle de 5. Consulter l’indice du risque n’est pas suffisant, il faut le lire et l’adapter sur le terrain en temps réel.
Cette pente n’aura pas vue la semelle de mes skis ce matin. Elle sera restée vierge. Mais jusqu’à quand?
Bon ski